Auteurs : Meriem Fejjeri, Hager Kamoun, Imen Chaabani, Wafa Aissi.
Résumé:
Introduction : Les dentistes ont recours à l’utilisation des radiographies de façon quotidienne dans l’exercice de leur profession. L’exposition des travailleurs aux rayons X est de l’ordre des faibles doses. Si les effets des fortes doses sont bien connus, ceux des faibles doses sont un sujet de controverse. Dans ce contexte la radioprotection recommande d’adopter le principe de précaution afin d’exposer les travailleurs au niveau le plus bas possible.
L’objectif de ce travail était d’évaluer les connaissances et les pratiques dans la gestion du risque radiologique auprès des médecins dentistes dans les centres hospitalo-universitaires du Grand Tunis.
Méthodes : Une étude descriptive et transversale, basée sur un questionnaire, a été menée dans les services de médecine dentaire des centres hospitalo-universitaires du Grand Tunis. Le questionnaire contenait 27 items : 10 items sur les caractéristiques socioprofessionnelles et 17 items pour évaluer les connaissances des médecins dentistes en ce qui concerne les risques radiologiques et les moyens utilisés en radioprotection. Nous avons calculé un score global des connaissances pour chaque personne ayant répondu au questionnaire que nous avons noté sur 8 points. L’analyse statistique des données a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS 17.0.
Résultats : Dans notre échantillon, 51 dentistes ont répondu au questionnaire. Les répondants comprenaient 12 (23%) hommes et 39 (76%) femmes. Les praticiens qui ont suivi une formation en radioprotection, représentaient 14 (27,5%). La moyenne du score global de connaissances était de 2,4 ± 0,2. Parmi les participants, 32 (64%) étaient conscients de l’existence de risques des rayonnements ionisants aux faibles doses, 37 (72%) croyait que la femme enceinte ne doit pas continuer à réaliser des radiographies intraorales durant sa grossesse, 18 (36%) des interrogés n’utilisaient aucun moyen de protection au quotidien, lors de la réalisation des radiographies intraorales et 43 (86%) se positionnaient à une distance inférieure à 2 mètres. Nous n’avons pas trouvé de différence significative entre le score global moyen de connaissances des dentistes ayant suivi une formation en radioprotection et ceux qui ne l’ont pas fait.
Conclusion : Selon ce travail le niveau des connaissances et des pratiques des médecins dentistes à l’égard des risques d’exposition radiologique a été jugé insatisfaisant. Une formation en radioprotection renouvelable est fortement recommandée durant la carrière professionnelle afin d’assurer une exposition des praticiens ainsi que des patients à un niveau le plus bas possible. Elargir ce travail aux autres services de médecine dentaire de la Tunisie avec proposition d’une session de formation à chaque fois serait très enrichissant.