Résumé :
Introduction : l’alvéolite est une complication peu grave mais pénible pour le patient et frustrante pour le praticien. Elle est assez fréquente dans notre pratique quotidienne.
L’objectif de ce travail est d’identifier le profil épidémiologique, clinique et évolutif des extractions dentaires en ratique odontologique hospitalière.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une enquête prospective descriptive menée au service de médecine dentaire du CHU Farhat Hached de Sousse, Tunisie. Les variables étudiées sont les caractéristiques du patient (âge, sexe, tare…), le diagnostic, la prescription préopératoire, le déroulement de l’acte chirurgical et sa durée, l’expérience de l’opérateur, la prescription post opératoire et le diagnostic de l’alvéolite.
Résultats : Le taux d’incidence des alvéolites en fonction du nombre total des dents extraites était de 4,8%. Ce taux est moins élevé chez les patients tarés que chez les non tarés. Il est plus élevé pour un nombre d’extractions inférieur à trois. On a noté que le taux d’alvéolites est de 9% lorsque l’intervention est non programmée. Pour une durée d’intervention >15 min, le taux d’incidence des alvéolites est de 9,6%. Ce taux est de 5,1% lorsque la durée d’intervention ≤15 min.
On a noté un taux d’incidence des alvéolites de 8,4% lorsque le praticien est peu ou pas expérimenté et de 2,9% lorsque le praticien est expérimenté. Le taux des alvéolites est de 12% pour une intervention difficile, compliquée ou chirurgicale et de 5,12% pour une extraction simple.
Discussion : Quinze pour cent des patients étaient hospitalisés dans différents services. De part la particularité d’un service de médecine dentaire hospitalier, le nombre si important de patients tarés pourrait expliquer en partie la prévalence importante des alvéolites. Dans l’étude des caractéristiques de l’acte opératoire, l’extraction dentaire a été dans 73% des cas non programmée et donc un plateau technique adéquat n’est pas toujours disponible ce qui pourrait augmenter la durée de l’intervention et les traumatismes opératoires.
La mauvaise hygiène bucco-dentaire, le manque d’expérience de l’opérateur et l’allongement de la durée de l’intervention ont été retenus comme facteurs favorisant de la survenue de l’alvéolite. Par contre l’antisepsie et l’antibiothérapie préopératoires ont été considérées comme des facteurs de protection. Paradoxalement, dans un service qui draine principalement des patients vulnérables, la majorité des praticiens sont peu ou pas expérimentés.
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